L’année liturgique se poursuit. Nous avons fêté Pâques et la résurrection du Christ dans les conditions d’une pandémie qui n’en finit pas. Certains se sont essayé au petit matin, alors qu’il faisait encore nuit. La lumière du cierge pascal, puis celle reçue de la Parole de Dieu lue, méditée, et cela jusqu’au récit de l’inattendu du Père : le tombeau est vide. Le Seigneur est ressuscité. Il s’est fait reconnaître, vivant.
En sortant de l’Eglise, il faisait jour. Et pas seulement au dehors. « Christ est vraiment ressuscité ! Oui, il est vraiment ressuscité ! » Il y a un au-delà : au-delà de l’épreuve, au-delà de la mort, au-delà de l’impensable ! parce que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique afin que tout homme qui croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle ». Et « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul Dieu et celui que tu as envoyé. » (Jean 3 et 17)
Et l’année liturgique se poursuit. Elle va nous conduire à fêter l’Ascension du Seigneur, puis la Pentecôte et la fête de la Trinité, du Dieu trois fois saint. L’histoire se poursuit. Et Dieu y est à l’œuvre. Son Esprit y est à l’œuvre. Il recrée ce qui est détruit : l’humanité, comme une famille, celle de Dieu ! Chacun de nous, comme un fils de Dieu et un frère, une sœur de tout être humain ! A Pentecôte nous célébrons ce don de l’Esprit répandu, re-suscitant la communauté des disciples et de ceux et celles qui avaient cru en Christ. Il apaise, Il rassemble, Il réconcilie, Il humanise, Il réconforte. Il est le consolateur. Il poursuit l’œuvre de salut accomplie par le Bien-aimé. Par le baptême il fait de nous des membres du peuple de la nouvelle alliance, l’Eglise du Seigneur. Par la confirmation Il communique sa sagesse, sa force, son conseil. Par l’eucharistie Il nous fait entrer dans l’action de grâce : Que Dieu est bienveillant ! Qu’Il est patient ! Il est Amour !
Et voilà, nous cheminons. Nous poursuivons notre route. Elle n’est pas devenue toute rose. Non ! Mais nous Le croyons quand Il nous dit : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28). Il est avec nous. Alors nous essayons de ne pas faire n’importe quoi mais de prendre notre part dans la construction d’un monde fraternel, solidaire, bienveillant. Et la pandémie, à juste titre si décriée, aura aussi permis de voir ces élans de solidarité et cette recherche de sens nouveau et juste à donner à nos vies personnelles et collectives.
Notre diocèse d’Avignon poursuit sa route et sa mission. Il attend son futur archevêque. Il espère un pasteur selon le cœur de Dieu, bienveillant, proche, serviteur, homme de paix et d’élan.
En attendant, il vit sa mission, celle d’être le témoin du ressuscité, celle d’annoncer l’œuvre de salut de l’Esprit qui aujourd’hui bâtit un peuple de frères de toute race, langue, culture, celle de prendre sa part dans l’avènement d’un monde fraternel, attentif aux blessures de ceux qui sont au bord du chemin. Il célèbre le Dieu d’amour, Il transmet les dons de Dieu, ceux du baptême, de la confirmation, de l’eucharistie. Il accompagne les fiancés dans leur chemin d’amour, Il partage les larmes de la séparation pour les essuyer avec l’espérance en l’amour de Celui qui s’est révélé, vainqueur de la mort. Au jour le jour, la parole de Dieu devient nourriture de vie, et la charité vécue, fruit de sa prière.
Et en ce mois de Mai, il n’oublie pas que Jésus nous a confiés à Marie du haut de la croix. Avec celle qui « a porté seule l’espoir du monde » il avance et fait de la tendresse, de la douceur et de la fidélité, le baume qui adoucit les épreuves et permet de traverser.
Qu’elle est belle notre foi quand elle met de la lumière, de la douceur, de la bienveillance, de l’espérance, quand elle annonce que nous sommes aimés au-delà de tout, parce qu’Il le veut ainsi, le Dieu qui nous aime.
+ Georges PONTIER
Administrateur apostolique