La violence est inscrite au cœur des humains. Chacun peut se sentir vulnérable et développer un système de défense par la violence physique ou bien verbale dans le silence ou les injures. En proposant cette intention, le pape oriente le projecteur vers la violence faite aux femmes. Il croit que ce n’est pas une fatalité et demande à la société d’agir.
Le problème semble remonter à la nuit des temps. La variété des violences verbales, physiques et sexuelles faites aux femmes et aux petites filles constitue une litanie effrayante. La violence faite aux femmes a ceci de particulier qu’elle présente un caractère systémique et se développe dans un contexte d’inégalité entre les hommes et les femmes. Car même si ce n’est pas dit, ce sont majoritairement des hommes qui en sont la cause. Cette violence vient abîmer, blesser, détruire celles qui devraient être des partenaires, des amantes, qui sont ou pourraient être les mères, les sœurs, les filles… de ces hommes là.
L’intention ne pose pas une question philosophique, elle demande de regarder concrètement les violences faites aux femmes dans leur vie quotidienne. Discrimination dans les salaires, les postes de responsabilité, machisme, regards irrespectueux, propos dégradants, viols, meurtres dans le cadre conjugal, etc. Le temps où la société assignait à la femme une place à la maison, au soin des enfants, au travail de la terre, est révolu. Les femmes veulent vivre libres en assumant leurs choix, ce n’est que justice. Les temps changent et les questions se posent sans cesse d’une manière nouvelle.
Ce défi demande à la société d’être attentive sans pour autant entrer dans la suspicion ou la dénonciation. La société, ce sont les hommes et les femmes, et il leur revient de trouver des chemins d’attention et de respect mutuel qui profiteront à tous, enfants, personnes fragiles, anciens. Le silence et l’isolement qui entourent les victimes viennent s’ajouter à leurs souffrances. Tous, nous avons à reconnaître nos propres faiblesses et sortir de la lâcheté à faire semblant de ne pas voir et ne pas entendre.
La tâche est immense. À partir d’une situation d’urgence, l’intention “Prions pour les femmes victimes de violence, afin qu’elles soient protégées par la société et que leurs souffrances soient prises en compte et écoutées” a le mérite de porter notre attention sur une réalité essentielle et douloureuse mais qui peut être l’occasion d’une croissance en humanité pour tous.
Marianne Cébron, membre de l’équipe éditoriale et Daniel Régent sj, directeur RMPP France
La Vidéo du Pape de février envoie un message fort contre les différents types de violence à l’égard des femmes. Face à cette « lâche dégradation pour l’humanité tout entière », le Saint-Père demande qu’elles soient protégées par la société et que leurs souffrances soient prises en compte.