Chers paroissiens,
Il y a sept ans, le Bon Dieu m’a fait l’immense grâce de me confier la responsabilité pastorale de ce petit bout de Comtat Venaissin, terre privilégiée par le Créateur, faite de collines, de vignes et surtout d’âmes. Jamais je n’avais pensé qu’une telle charge me serait un jour accordée ; jamais je n’aurais imaginé le cadeau que Dieu me faisait par cette nomination. C’est pour cela que mon action de grâce est d’abord adressée à Dieu.
Malgré tout, voilà que ce temps offert est sur le point de s’achever. En effet, à partir de la rentrée prochaine, les responsables de l’Institut Notre-Dame de Vie me demandent d’assumer d’autres responsabilités. Je vous l’assure : ce n’est pas sans un sentiment d’arrachement que j’ai accueilli cette demande. J’ai conscience des contraintes que mes autres ministères, notamment les études avec les deux années à Jérusalem, ont pu faire peser sur mon engagement paroissial et la continuité de mon service à votre égard. Mon souhait était de pouvoir continuer encore quelques années dans cette charge avec plus de disponibilité maintenant que mon travail de thèse approche de son terme (Il y a encore du travail !)
Les circonstances en ont décidé autrement.
Je voudrais vous dire deux mots. Tout d’abord, MERCI. Merci pour tout ce que j’ai reçu de vous pendant ces sept années : votre présence, les services rendus dans divers domaines de la vie paroissiale, merci pour les bons repas et les apéros. Merci surtout pour la prière et l’amitié. Grâce à vous, j’ai expérimenté combien l’enracinement paroissial féconde l’enseignement de la théologie et la recherche intellectuelle, tout en étant un facteur d’équilibre.
Je voudrais aussi vous demander PARDON. Pardon pour mes manques de disponibilité et d’écoute, mes paresses, pour toutes les fois où je ne vous ai pas servis comme vous étiez en droit de l’attendre.
Avant de conclure, je voudrais vous rassurer sur deux points :
D’abord, je ne pars pas au bout du monde : je quitte formellement le service de la paroisse sans en quitter le territoire. Ma future mission n’a pas encore été annoncée du côté de Notre-Dame de Vie, je ne peux donc pas encore en parler, cela ne devrait pas tarder. Du fait de la mission d’enseignement que j’ai déjà, vous vous doutez que je ne m’éloignerai pas trop de Notre-Dame de Sainte-Garde. Mes responsables m’ont demandé d’intégrer l’équipe des formateurs du séminaire. Je serai l’un des deux adjoints du supérieur pour encadrer les séminaristes dans leur vie quotidienne : études, prière, services, apostolat en paroisse, vie fraternelle, direction spirituelle… Ce sera donc un ministère exaltant que mon expérience parmi vous saura enrichir.
En ce qui vous concerne, un prêtre a été nommé pour notre secteur. Je ne peux pas encore vous dire son nom puisque, dans un diocèse, les prêtres sont les collaborateurs de l’évêque. C’est donc lui qui publie les nominations. Dans le diocèse, celles de l’année prochaine devraient être publiées cette semaine ou la semaine suivante. Un peu de patience, donc !
De mon côté, je reste à votre service jusqu’au 16 août, ce qui nous laisse deux bons mois ensemble.
Pour conclure, je voudrais vous confier une anecdote. Un jour, pendant ma première année ici, à l’issue d’un entretien, un de mes frères de Notre-Dame de Vie m’a dit : « En fait, tu les aimes, tes paroissiens ! » Cette parole m’a révélé le ressort profond de ce que j’ai essayé de vivre parmi vous. Durant ces sept années, j’ai tâché de vous aimer, non pas d’un amour qui ne serait que du cœur, mais avec l’amour qui vient de Dieu, et dont le Christ nous a donné l’exemple sur la croix.
Cette charité, soyez en certains, continuera même lorsque je ne serai plus votre curé. Saint Paul le dit : « La charité ne passera jamais ! ». Dans la prière et l’amitié, je continuerai à vous accompagner et vous porter.
Je vous remercie,
Étienne+